Magique au début et gâchée par des blessures vers la fin, l’année 2022 de Rafael Nadal aura été contrastée. En effet, avec un départ canon couronné par une retentissante victoire « impronosticable » à l’issue d’une finale complètement folle contre le Russe Daniil Medvedev, l’année s’annonçait en grand pour le Majorquin. Il ajoutera un deuxième grand chelem à Roland-Garros pour son 14è titre sur terre battue. Historique !
En 2022, sur le plan comptable, Rafa a connu 39 victoires au total sur le circuit ATP ; sa meilleure saison depuis 2019. Une performance improbable, car le taureau de Manacor arrivait à Melbourne sans le moindre match officiel dans les jambes depuis cinq mois, guéri d’un covid-19 il y a quelques semaines et un pied gauche en questionnement. Une année à l’image de sa carrière avec des hauts et surtout des bas. Malgré des blessures à répétition, l’Espagnol a remporté au total 92 titres, dont 22 Grands Chelems et 36 Masters 1000. Comment la carrière de Rafael Nadal a été l’une des plus grandes, si non la plus grande résistance de l’histoire du tennis ? Réponse dans cet article.
Un corps trop en souffrance
Considéré par plusieurs amateurs du tennis comme le GOAT (le plus grand de tous les temps) de ce sport, Rafael Nadal n’a pas été épargné par les blessures tout au long de sa carrière. Après une année entière (2023) de convalescence, le roi de la terre battue continue de subir un certain désarroi avec son corps. De retour sur le court en ce début d’année, le Majorquin a été forfait pour l’Open d’Australie. Eliminé récemment au deuxième tour de Barcelone, après trois mois d’absence, Rafa se classe actuellement 512è, loin de ses standards habituels.
Outre ce triste bilan, il faut préciser qu’aucun autre joueur de tennis ne fait mieux que lui. Hormis le Serbe Novak Djokovic ; 24 Grands Chelem contre 22 pour Rafa. L’Espagnol est même devant son grand rival Roger Federer ; le Suisse compte deux unités de moins. Ainsi, une question existe et que l’on pourrait se poser. Quelle carrière le taureau de Manacor aurait eu, s’il n’avait pas connu autant de blessure ?
Depuis que Rafael Nadal est devenu l’immense champion qu’on connait tous, on ne compte plus ses blessures. Enfin, il a appris à faire son tennis avec la douleur. On peut déjà imaginer le mental du grand champion qu’il a. « C’est un blessé qui joue au tennis », a résumé Toni Nadal, son oncle et entraineur historique d’après des propos rapportés par le journal espagnol Cinco Dias en avril 2019.
Une vingtaine d’année à lutter contre les blessures
Hanche, cuisse, abdominaux, coude, épaule, main, poignet et pied gauche, durant plus de deux décennies, Rafael Nadal a torturé son corps et a réussi en dépit de tout à dominer la douleur grâce à son mental hors du commun. Un florilège de blessure :
- Mai 2003 : blessure au coude ;
- Avril 2004 : blessure au pied gauche, fracture du scaphoïde ;
- Aout 2009 : blessure aux genoux ;
- Septembre 2009 : abdominaux ;
- Juillet 2012 : genou gauche et absent du circuit pour le reste de l’année ;
- Janvier 2014 : le dos ;
- Juillet 2014 : poignet droit ;
- Mai 2016 : poignet gauche ;
- Février 2021 : le dos ;
- Aout 2021 : pied gauche et opération;
- Mars 2022 : côte fissurée ;
- Juillet 2022 : abdominaux ;
- Janvier 2023 : hanche et absent du circuit toute l’année ;
- Janvier 2024 : cuisse.
En somme, 14 blessures sérieuses. Auxquelles on ajoute sa douleur au pied gauche, une maladie chronique et incurable dite du syndrome de Müller-Weiss qui le fait souffrir depuis 18 ans.
Rafael Nadal, un dur au mal
En 2014, c’est avec une blessure à la main gauche que Rafa s’est présenté en demi-finale de l’Open d’Australie contre son rival historique Roger Federer, qu’il a d’ailleurs battu en 3 sets avant de s’incliner en finale contre Wawrinka.
En raison d’une douleur au genou en 2012, il met fin à sa saison après une défaite au 2è tour de Wimbledon. De retour sur le circuit en février 2013, il va remporter dix tournois en cette saison-là, dont le Roland-Garros, l’US Open, ainsi que cinq Masters 1000.
Vers la fin de la saison 2008, une tendinite au genou lui fait abandonner à Paris-Bercy et renoncer aux Masters de fin d’année. Deux mois plus tard, le matador de Manacor reviendra à l’Open d’Australie en 2009. Il infligera à Roger Federer l’une des plus cuisantes défaites de sa carrière au terme d’un match de 4h30.
Plusieurs fois, les blessures l’ont éloigné des courts, mais il revient toujours. Non pas pour faire de la figuration ou pour jouer simplement, mais pour gagner. « Une résistance à la douleur exceptionnelle qui serait de 9 sur une échelle de 10 », selon son médecin Angel Ruiz qui confiait à Mundo Deportivo en 2019 que Rafa « possède une génétique merveilleuse… La majorité des joueurs aurait pris sa retraite, lui non », a-t-il insisté.
Un quinzième titre à Roland-Garros pour terminer ?
A moins d’un mois de Roland-Garros, le Majorquin de 37 ans peut tout de même rêver de terminer sa carrière en 2024 par deux nouveaux sacres majeurs. Retrouver avant tout, la terre battue et y enlever un 15è titre et aller gagner les JO de paris après ceux de Pékin en 2008 et Rio en 2016.
Cependant, l’Espagnol a démarré l’année de la plus mauvaises des manières et se dit tout simplement vouloir s’amuser sur les courts, mais connaissant le taureau de Manacor, on pourrait se dire qu’il a une idée derrière la tête et un dernier défi à relever.